Rectification. (Vous allez voir la vie c'est merveilleux)

Ce que je voulais dire, en fait, en vrai,  c'est qu'il faut sourire par esprit de contradiction. Je ne parle pas des garçons. Je ne parle pas de ma vie de mes petits problèmes. Je parle de la vie. Des grands problèmes. Des séismes, de la guerre, de la boue partout, des grèves, des expulsions, des exclusions, des cancers, et des tempêtes qui avalent tout sur leur passage. (Morceaux choisis.) Ce que je veux dire c'est que, lorsque vous voyez du sang à la télé, du sang dans les journaux, du sang sur nos mains le matin, lorsque l'hiver commence en août et repart en mai, lorsque plus personne n'arrive encore à dire à ses enfants vous allez voir la vie c'est merveilleux sans fuir du regard, voilà c'est ça que je voulais dire, que lorsque plus personne ne semble espérer demain, croire en l'avenir sans hausser des épaules, alors l'audace, la vraie audace c'est encore de sourire. De relever la tête doucement au ralenti sur une musique de Philip Glass les cheveux dans la gueule les yeux embués et de sourire. De putain de sourire. A s'en décrocher la mâchoire.