I think about all the boys I'v'e never kissed.

J’ai envie d’hommes, de respirer d’autres peaux que la tienne, de froisser de nouveaux draps très loin dans ma tête et sous mes ongles. Et quand la nuit me chuchote qu’il est trop tard, je m’abandonne lascive à d’autres rêves que les tiens. Une goutte de sang dans un bol de lait. Et les milliers de poumons restant à travers le monde. Je pense à tous ces garçons que je n’ai pas embrassé. A ces nuques et à ces jeans usés. Je m’enivre du désir simple de passer à autre chose, sans très bien savoir ni à quoi, ni où. Flou qui gratte. Flou qui pique. Je me frotte à mes rires nocturnes. Guette un regard. Une posture. S’il faut maintenant redéfinir ma priorité je la prendrai sans beauté. La beauté me rappelle trop tes yeux, tes sourcils, ton nez et cette manière de respirer quand tu ne sais plus très bien où tu es. Je crois que tu t’es perdu mais ton silence m’empêche de te guider. Tant pis. Plutôt crever que de te supplier. Je serais l’Ariane d’autres Thésées dans des labyrinthes froids et aseptisés. Mon corps ne se réchauffera plus. C’est fini. Mes lèvres seront bleues et mon cœur moite. Je me balancerai d’ombre en ombre sans peur d’y perdre quelque chose : tu m’as déjà tout prit. Je t’ai perdu. A moi de me retrouver.