Rupture.

Ca me fait rire. Tu me racontes toutes les merdes que tu as avec ton resto et ça me fait rire. A l’intérieur. Là où tu ne vois pas. Là où tu n’as jamais cherché à regarder d’ailleurs. J’ai des mèches dans les yeux et les cheveux en bataille. L’œil rieur et la bouche gourmande. Je ne sais pas comment tu fais pour me regarder dans les yeux avec mon décolleté vertigineux. En même temps je n’ai pas de seins. En même temps tu ne me regardes pas. Tu es au loin. Je suis mutine. Je croise les jambes. Frôle ton jean. Bois une gorgée de bière. Prends le temps de te regarder. Même ton café me fait marrer… Tu as bonne mine. Tu as été faire des UV. Ah ça va tomber les filles… Hum. Jalousie mal placée. Tu monologues à propos ton frigo qui goutte sur des câbles électriques et sur ton problème de store avec la mairie. Tu conclus que de toute façon ça n’aurait pas marché nous deux. Que tu es invivable. Egoïste. Je trempe mes lèvres dans la mousse. Plisse les yeux. Souris. Egocentré, je corrige en riant intérieurement. Et je pense à ton nouveau plan de travail qui ne rentre pas dans le trou, et à ces dépenses d’eau astronomiques dues à un tuyau coulant en continu dans les égouts. Pauvre chou.