Tes nuits.

T’es beau. A en crever t’es beau. Je sais que c’est cliché de regarder les garçons dormir mais tu me tiens éveillé. Si au moins tu me laissais rêver… T’es beau. Ta bouille écrasée contre l’oreiller. La main crispée contre le drap. Tu t’accroches à tes songes. Tu t’en vas... Je m’ennuie. Pense à toi. Comme toujours… Je pense à toi le jour je pense à toi la nuit. Tu pourrais au moins me laisser un peu de répit. J’ai tellement sommeil. Les paupières pleines de sable et les muscles lourds. Je suis épuisée. T’aimer m’épuise. Je gis dans ton lit le corps brûlant et mes yeux sur toi. Je te rêve… Dessine ton nez. Parcours ton corps. Encore et encore. L’imagination sous mes doigts et l’esprit sous la couette. Je traverse l’étendue de ton dos, la cambrure de ton sommeil, les recoins de tes os cassant. Et cette odeur qui m’entête : ton parfum, qui me tient en éveil. Tes cils en bataille. Ta bouche à baisers. Tes pieds contre mes pieds. Je frémis. Ferme les yeux. Cache une épaule qui a froid, me colle contre toi. J’aimerais m’abandonner à tes nuits, mais ta poitrine se gonfle : tu ronfles.