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*lys*
26 avril 2008

06 49 28 32 33

LUI. Je ne sais pas si je trouve ça touchant ou niais ces 10 chiffres sur un bout de papier. Ces mots de filles bien rangés. Trop rangés. Une invitation à une soirée de célibataires désespérés… Osé. J’allume une clope. La fumée danse et s’écrase contre mon plafond beigâtre. Ma tête tourne. J’aurais pas dû tant me shooter. J’ai le nez qui coule et la gueule déphasée. La nuit a été longue... Dehors il fait gris, le jour se lève à peine. Je suis claqué, affalé sur mon canapé… Cette nana croit aux contes de fée. Je ne suis pas un prince. Je ne suis pas charmant. J’ai même pas de cheval blanc. J’ai juste une barre dans le crâne et des hauts-le-cœur. Je fais peur.

*

ELLE. Il ne répond pas. J’ai laissé un mot sur son scooter et il ne répond pas. Ca me tue de ne pas savoir si le papier est tombé, si les chiffres ont bavés avec l’humidité, si des mecs l’ont piqué pour s’amuser. Ou si je ne lui plait pas. Tout simplement. J’ai passé des heures à tourner en rond, un pas en avant, trois pas en arrière, à écrire et réécrire, à corriger un pronom, une virgule, à bien ranger mes mots dans l’ordre, à bien écrire les dix chiffres de mon numéro, un beau quatre avec la barre et un trois qui ne ressemble pas à un huit. Pour être sûr. Pour savoir. Pour ne plus vivre dans le doute. Dans la sueur. Et il ne répond pas. Si je me mangeais les ongles je n’aurais déjà plus de doigts. Mais ce n’est pas le cas. Alors je ravale mon impatience et ronge mon frein en silence. Qu’il prenne son temps, j’ai le mien.

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