Ouragans. (suite 'Alcool.')

Et danser à ne plus savoir qui je suis. Le cœur battant à m’en rompre les os. La lune dans les yeux et le cœur chantant lalala. Je m’égare, me laisse aller au dernier soupir. Au dernier sourire. La main jouant dans une nuque inconnue. Ne pas se soucier. Me parer de tous les atouts du genre. Le regard perversif. L’égarement charnel. Mes hanches appelant le sexe. Voir les garçons pâlir de désir. Ne pas s’offrir. Les laisser courir. Lâchement. Bêtement. Mais ne pas pouvoir faire autrement. Etre l’ouragan qui détruit mais ne construit jamais. Je suis Anita, Hugo, Gloria, Cleo, Katrina, Frederic… Je suis pathétique. Si on y pense un temps soit peu, un temps soit fort, c’est quand même profondément stupide de donner des p’tis noms à des ouragans. Ils emportent tout sur leur passage et nous tout ce qu’on trouve à faire c’est de leur donner des p’tis noms. Un garçon me bouscule. Yeux verts. Cheveux trempés. Il me sourit. Laisse glisser ses doigts contre mon épaule, parcours mon bras. Son charme braqué sur moi et dans les méandres de mon corps. La musique tape fort dans mes oreilles. Il se penche dans mon cou. Me demande comment je m’appelle. Et moi, abrutie d’abasourdie, je lui dis : « Anita ». Tout en sachant que ce n’est pas moi.