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*lys*
28 mai 2008

Une nuit. Rien de plus.

Lui à moitié nu sur le lit. Nos deux corps ridiculement différents. Vides. Impossible de se cacher. On est là. Comme une fusion de bribes de moments passés ensemble. Au Bistrot et ailleurs. Et bien avant. Comme une mosaïque de désirs accumulés. Désirs dont on assemblerait la dernière pièce du puzzle. Ici. Maintenant. Lui et son sourire défait. Moi et mes gestes alcoolisés. Et ce baiser dans la piscine. Lui dedans. Moi au bord. Et le reste de la vie qui s’agitait tout autour dans le noir. Comme si de rien n’était. Regards de chat et pas de loup. Billes perlées fluorescentes. Et ce baiser. Etrange. Spontané. Incandescent… Il a remit une serviette autour de sa taille. On s’est senti ridicule. Dépassés. On a ri. Et les choses se sont remises à tourner. Dans un sens. Puis dans l’autre. Pour finir dans ses bras. Il m’a glissé à l’oreille qu’on avait trop bu. Que c’était pas bien. Que ça allait tout gâcher. Des mots gluants et usés. Des mots que je ne voulais pas entendre. Je l’ai embrassé dans le cou. Qu’il n’était pas prêt. Qu’on pouvait passer la nuit ensemble mais qu’il ne se passerait rien de plus. Je lui ai mordillé le menton. Caressé le dos. Qu’il n’avait pas de capotes ici mais dans la bagnole. Je l’ai pris par la main et on a dansé entre les arbres, les voitures, et sur l’herbe mouillée. On a retrouvé Charles, à moitié mort dans un coin du jardin. Et puis le jour a giclé à travers les nuages pour caresser sa nuque. J’avais envie de lui. Je l’ai pressé. On a monté les marches de la maison fantôme. Deux par deux et le silence terrible. Des gens dormaient partout et dans tous les sens. Têtes bêches et les bras ballants dégoulinants des canapés collants. Ses yeux étaient café. J’aurais voulu avoir toujours une marche d’avance pour l’embrasser sur le nez. Sur la pointe du bout de mes pieds. Un fil se tendait soudain entre nous. S’entrelaçait dans son torse velu pour finir dans ma gorge. Bien au-delà des amygdales. Bien au-delà des choses qui comptent. On s’est abrité dans la torpeur d’un couloir sombre. Il ne savait plus très bien ce qu’il faisait. Moi non plus d’ailleurs. On s’est éclipsé derrière une porte. J’ai fouillé dans une poche de veste. Le désir pressant. Et lui à moitié nu sur le lit.

mg5722v26lk


"Ce qui est bien la nuit quand tu t'endors dans le noir, c'est que tu peux penser à l'homme que t'aimes, même si c'est pas celui qui dort à côté de toi."

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Commentaires
*
Merci à vous ça fait plaisir.
S
Merci.
F
Mon dieu.<br /> <br /> Excellemment bien tourné.
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