Rêve. (encore)
Cette nuit on marchait sur des rails comme des cons et tu m’as dit viens on ira voir la mer je t’amènerais faire du scooter en Crète. Et moi j’ai rigolé parce que je ne comprends pas pourquoi il faut aller en Crète pour faire du scooter. Je me baladais pieds nus tu avais ton sweet vert. Mais moi je serais presque prête à aimer le vert pour toi. Je m’en fous. C’est juste dur de tenir en équilibre sur des rails. Je fais balancer mes bras. Le vent s’engouffre sous ma robe rose. Je ris dents déployées et tu sembles aimer ça. Ça doit être l’été mais le ciel est blanc. On n’est pas des amoureux on est juste là. Je te trouve beau, avec ta tête d’enfant et tes fossettes. Je ne pensais pas qu’un jour je me ferais avoir par un garçon comme toi. On passe sous un tunnel. Le noir nous englouti et se frotte à nous à nous en barbouiller. Solitude à deux. Désir à tâtons. Puis le soleil réapparaît et nous écrase la gueule. Tu fermes les yeux, hésite, recule. Tu as raison, le bonheur ça fait peur. Il y a ce gros ballon d’hélium qui sort de nul part. Je le décroche et mes pieds se décollent du sol peu à peu. Suspendu à mon ballon noir je m’envole. Tu sors finalement ta tête de l’ombre et me regardes avec ces yeux dont je me souviendrais toute ma vie. Une boule roule dans mon ventre alors que tu t’approches de moi. Je suis à un mètre du sol et je penche la tête.