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*lys*
28 octobre 2009

Décue.

La forêt. De longs arbres fins peints au couteau. Du vert très foncé, presque caca d'oie. Et puis ce chêne rouge moucheté d'or. La brume qui se détache de la terre un matin d'automne. Les arbres silencieux. Le sol qui craque. Mais toi. Toi tu as perdu la vraie valeur des choses. La sincérité. Le courage. La tendresse. Tu les as oublié. Notions abstraites démodées. La beauté d'un arbre ne t'émeut plus. L'apaisement du temps arrêté qu'est ce que c'est. Toi. Toi tu dis non ma copine je ne la tromperais jamais, mais tu ne cherches que ça. Tu attends. Et plus si affinité. Tu attends. Et tu te laisses embrasser. Déshabiller. Démystifier. Tu t'abandonnes dans les bras de l'inconnu, du secret, du mensonge. Tu mens. A tes amis tu mens. A ta famille tu mens. A ton amoureuse tu mens. Effrontément tu mens. Tu te persuades toi-même. Tu te biaises. T'emberlificotes. Et moi, j'ai envie de vomir. Je regarde les arbres et j'ai la nausée. Depuis deux jours j'ai la nausée. Je te revois avec les yeux doux de la promesse, avec l'honnêteté dans la voix, avec des points fermés au bout des phrases et des choses pour ne pas montrer que tu triches. Et moi je me saoule de bord de mer et de balade le long des vagues qui lèchent les falaises. Moi j'écarte mes doigts au bout de mes bras pour sentir le vent s'engouffrer à travers moi. Moi je dis des choses que je fais. Je mets des points quand je suis sûre. Je ne mens pas à mes amis. Je ne regarde pas droit dans les yeux en disant je te jure. Ou je ne dis rien. Et je pense à la jungle sauvage, aux paysages grattés à la craie. Je pense à ces gens à qui j'ai confié des bouts de moi. A ces gens qui font des mauvais choix mais qui les font avec bonne foi. Je pense à ces gens à qui je suis liée par un cordon invisible dans le nombril. Je pense à ceux qui sont loin, ceux qui voyagent, ce qui vivent ailleurs. J'arrache des touffes d'herbe que je fais mourir entre mes ongles. C'est ma seule lâcheté. Ma seule faiblesse. Car j'ai le courage d'affirmer que je n'ai pas de secret. Rien que je ne puisse dire si on me le demande. Faut-il encore qu'on me le demande. Parce que si tu voulais mettre ma main dans la tienne je le ferais. Parce que si tu voulais mettre ma confiance au chaud sous ton manteau pourquoi pas. Je n'ai pas peur de donner. Je n'ai pas peur de la simplicité. Je n'ai pas peur des pieds qui glissent sur la roche, de mes bras engourdis par le froid, de la vapeur de mes narines et des mouettes qui tanguent à contre courant. Je n'ai pas peur. Je suis là. Entière. Prête à aimer. Prête à désirer. Je ne suis pas une fille-concept. Un fantasme. Une envie. Je suis réelle. Là. Les deux pieds dans la boue et la merde jusqu'au cou. Ma peau qui sent la terre, l'eau, le souffre. Je ne suis ni fugace ni mystérieuse. Je te regarde droit dans les yeux et murmure c'est dommage. C'est vraiment dommage tout ça. Et vos rêves érotiques ça me fait une belle jambe.

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