Mon ami imaginaire.

Sigur Ros en injection pur dans tes rêves. Sigur Ros en mosaïque folle sous tes paupières. Sa voix envoûtante qui te rapte et te murmure à l'oreille dors je veille sur toi. La langue imaginaire des amis imaginaires. Je pars... Parfois un mouvement de bras, ta respiration saccadée me tire de mon épopée glacée. Tu rêves et tes rêves sont peuplés de monstres goinfres et de banquises asséchées. De Johnny Cash. De boucles d'oreilles perles. Et de jeunes filles entre dix huit et dix neuf ans pas très habillées. Je suis molle contre ton oreiller, les pieds qui dépassent de la couette trop petite. Je suis trop petite. Tu veilles sur mon sommeil et sur tous ces cons qui font pleurer les filles. Au petit matin je reste longtemps à regarder les lignes de ton papier peint sortir de ma tête jusqu'au plafond. Comme un aspire-pensées. Un mange-idées noires. Dehors, les mouettes survolent le port chimérique de Nation. Le froid blanc. La vie en accéléré. Je n'irai pas jouer aujourd'hui. Dire des vers ou sautiller les deux jambes dans un même collant jaune. Je n'irai pas. Tu ouvriras tes placards magiques et feras apparaître du crunch, des kinder délices et des haribos. On écoutera des vinyls en parlant des filles que tu as aimé. Mes polaroïds étalés un peu partout. Ma robe année soixante. Mon sourire heureux. Ton charme fou.