19 février 2010
Suis-je donc un lâche? (Hamlet)
Oh, quel valet je suis, quel ignoble esclave !
N’est-il pas monstrueux que ce comédien,
Pour une simple fiction, pour l’ombre d’une douleur,
Puisse plier si fort son âme à son texte
Que tout son visage en devienne blanc,
Et qu’il y ait des larmes dans ses yeux, de la folie dans ses gestes,
Et que sa voix se brise, et que tout en lui se conforme
Au vouloir de l’idée ? Et tout cela, pour rien ! (...)
Que ferait-il donc s’il avait le motif impérieux de souffrir
Que j’ai, moi ? Il noierait la scène de ses larmes,
Déchirerait les cœurs d’horribles cris,
Affolerait le coupable, épouvanterait l’innocent,
Confondrait l’ignorant, ce serait la stupeur
De l’œil et de l’oreille. (...)
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